Mons-Equitable s’inscrit dans une triple démarche : 1° Promouvoir le commerce équitable Nord-Sud Comme un levier de développement économique et social au Sud, source d’épanouissement, permettant d’éviter l’exploitation par d’autres sociétés (souvent multinationales) et d’éviter l’exode rural… Parce que les principes qui le sous-tendent sont économiquement justes, visent un emploi de qualité, le travail dans la dignité et la perspective à long terme. Mais pourquoi s’en est-on écarté ? Alors que ce pourrait et devrait être partout la norme et non l'exception… 2° Promouvoir le commerce équitable Nord-Nord Le combat est pourtant le même, nos paysans aussi sont menacés, nos petites structures concurrencées par de plus grosses déployant leurs produits standardisés, calibrés, industrialisés ainsi que leurs coûts de revient défiant toute concurrence. Quelques alternatives concrètes se développent ici à Mons et un peu partout, pour soutenir au nord aussi un commerce plus juste, plus solidaire et des emplois de qualité. 3° Dénoncer les dérives et promouvoir les alternatives. Si commerce équitable il y a, c’est parce que commerce inéquitable il y a surtout. Tous secteurs confondus, des grands groupes agro-alimentaires, textiles, d’ameublement, brassicoles, etc. dominent le marché avec des prix de revient très bas hors de portée d’alignement de la concurrence petite et moyenne, vouée à disparaître ou obligée de se réfugier dans des marchés dits "de niche". Tous secteurs confondus, les produits sont globalisés (les mêmes partout dans le monde), standardisés (se ressemblent tous) et industrialisés (faits par des machines ultra performantes) à grande échelle, laissant l’emploi sur le carreau. Dans les foyers familiaux, cela donne : des frigos remplis partout des mêmes produits, les mêmes collations surremballées dans les boîtes à tartines, les mêmes percolateurs passant le même café en dosette, les chambres à coucher équipées des mêmes mobiliers et objets de déco, les mêmes produits sur les tables d’anniversaire, etc. Et toujours les mêmes grands groupes qui contrôlent la quasi-totalité de ces produits et poursuivent leur développement grâce au soutien de la somme de nos achats. Prenez connaissance des gammes de produits par ‘groupe’ (Nestlé, Kraft, Unilever, Procter&Gamble, Sara Lee, Coca-Cola, Inbev, etc.).
Notre planète fait 40.000 km de circonférence et alors que celle-ci se serait prêtée à une extraordinaire diversité, vous retrouverez régulièrement partout partout Lipton et Nescafé au petit déjeuner (à Kinshassa comme à New York), Coca-Cola dans toutes les villes du monde (même au fin fond de la brousse du Burkina, pas d’eau potable, mais on vous déniche un ‘sucré’ de la Coca – Cola Company), un bébé sur 10 dans le monde est conçu dans un lit IKEA, les zonings commerciaux se remplissent des mêmes grands magasins, les mêmes boutiques de fringues (à l'identiiique, mes demoiselles) dans les rues commerçantes de Bruxelles, Londres, Luxembourg, Bordeaux, Malaga, Hambourg. etc. etc. etc. La ‘biodiversité commerciale’ (aussi) se meurt... Avec elle, des acteurs, des métiers, des produits sont menacés de disparition, ou taxés de terroir ou d’artisanat, comme pour leur donner une valeur toute originale ou de prestige. Mais dans cette logique globale de rationnalisation, ce sont surtout les emplois qui passent à la trappe dans tous ces modèles. Même si, en absolu, ces multinationales semblent créer de l'emploi ; en relatif, par rapport au nombre de bouches nourries ou de clients satisfaits, il n'en est rien. En relatif, il y a bien moins d'emplois dans ces giga structures (pour le même nombre de clients satisfaits) que dans les petits commerces rassemblés, qui se partageraient volontiers tous ces clients perdus. En 30 ans, la normalité a basculé de l’autre côté. Avant, la grande surface était une exception dans le paysage commercial local et un verre de coca une récompense le dimanche midi pour les enfants gâtés de l'époque. Les brasseurs locaux proposaient encore leurs propres limonades… L’alternative c’est nous qui la créons ou la préservons. Même unitaire, notre consommation n’est pas neutre sur l’offre, elle l’influence ! Surtout si nous en prenons conscience et consommons différemment tous les jours pendant nos futures décennies de vie… A travers notre rôle de citoyens, nous « votons » une fois tous les 2 ans en moyenne. A travers notre rôle de consommateurs, nous « votons » 20, 30, 40 fois par jour. Par l'intermédiaire de nos achats, en y accordant de l'argent, nous renforçons tel modèle plutôt qu'un autre. Et tous, nous pouvons ainsi exprimer nos valeurs et les favoriser ainsi dans un paysage commercial aux couleurs plus éthiques, sociales, écologiques, humaines, diversifiées, à vous de choisir selon vos valeurs/priorités et votre niveau de cohérence. Avant qu’il ne soit trop tard… Le commerce équitable comme alternative. Même s’il n’est pas la panacée, le Commerce Equitable offre une alternative concrète, éthiquement fiable et de mieux en mieux organisée. Il offre une bouffée d’oxygène aux projets entrepreneuriaux (quelques exemples Nord-Sud récents mis en exergue par la CTB) ainsi qu’aux producteurs du Nord comme du Sud… Et surtout à tous les consommateurs, qui comme nous, finissent par en avoir assez d'être devenus des moutons nourris aux stimuli marketing des firmes agro-alimentaires. Et pour ainsi donner de l'air à nos achats uniformisés, et du sens... Et puis, en y regardant de plus près, cette alternative repense vraiment les principes qui sous-tendent nos relations économiques. Depuis le Sud, ces principes de base plus équitables feraient bien de remonter aussi dans nos contrées et de s'appliquer à tous types de commerces…
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